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  • Photo du rédacteurAnna

Un retour face à l'océan

Mercredi 11 mai 2022. J'arrive enfin devant ce paysage marqué au fer rouge dans mon esprit. La pancarte grande de 3 mètres est là, Juste devant moi et je la reconnaît. La rouille et le style atteste bien qu'il s'agit de cette pancarte même où je me suis assise avec mon ami il y a tout juste 30 ans. Quelques voitures passent, Certaines s'arrêtent et me demande si tout va bien. Une charrette roule tout doucement sur la route caillouteuse devant moi et regarde ce paysage. Je le contemple depuis une bonne heure déjà. Le Delta du Danube à Istria, c'est des roseaux ocre jaune dorés, des saules vert-olive assez clairs et cette grande masse bleu ardoise au loin qu'est la Mer Noire où se jette le fleuve mythique.

Moi je vois bien plus. je vois les 30 derniers km sous la chaleur. je vois les 87 km de la

journée, face au vent, le front sur le guidon pour être moins freinée. je vois les routes difficiles de Bulgarie, les montagnes à 1500m d'altitude de la Grèce, L'Italie, toute la france en diagonale. Je vois les 5200 kms. Je m'y vois à 19 ans, le regard neuf et émerveillé, accompagnée d'un ami disparu depuis.

Ceux qui passent voit une vielle pancarte. Un dessin de pélican défraîchit.


Dans la vie, le bonheur que nous procure une chose dépend de la taille qu'elle occupe dans notre esprit. La tartine beurrée au chocolat du goûter, c'est un p'tit plaisir. Un instant furtif dans notre mémoire. Mais là c'est autre chose. Quand je décide de faire 5200 km pour m'y rendre à vélo, le plaisir entre dans notre tête, dans un coin. Puis, chaque galère, chaque effort, chaque km qui me mène pour l'atteindre génère une molécule de dopamine que le cerveau ne libère pas. Il la stocke. Pour profiter de cette orgie de d'énergie, de stimulant qui s'accumule, il n'y a qu'une seule solution : l'atteindre.

C'est un paris risqué car l'échec vous ferait tout perdre. Mais si vous réussissez, quand vous posez le pied au bout de l'Europe, alors vous êtes heureux. J'étais alors à l'opposé de chez moi, complètement à l'est, mon objectif est atteint, je suis heureuse.


Mercredi 29 juin. Me voilà au Relecq-Kerhuon, à brest de nouveau. 9623 km de parcouru pour revenir chez soi. L'océan devant moi n'a pas changé,

Quand on voyage, au retour, les gens, les paysages restent inchangés. C'est notre regard qui devient riche d'une expérience et ne voit plus les choses de la même manière.


À présent que le but est atteint, que la quête est assouvie, il faut continuer le chemin. Je vais à présent construire des supports de communication au sujet de ce voyage et du vélo : un livre, un diaporama, un film... un exposé. J'aimerais partager ces sensations, ces émotions, la possibilité de réaliser un défi. Même à vélo, quand on est une femme, sportive ou pas.


Et pour le plaisir de partager et d'en parler venez au Relecq le 8 juillet prochain. Pour plus de détail, venez en messagerie sur la page contact ou lien Facebook.


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