Roumanie / Hongrie le contraste
J’ai traversé la Roumanie d’est en ouest près de 1000 km sur des routes pas faites du tout pour les cyclistes. Mais pleins d’aventures… des moins drôles, des plus chouettes, des gens, une belle rencontre dans le delta du Danube avec Arnaud des gens adorables accueillants, gentils, d’autres beaucoup moins - il en suffit d’un celui qui m’a volé mon téléphone.
Des pistes africaines, dignes d’un Paris-Dakar après l’orage où la couleur du vélo disparaît sous la couche de boue! Ici, arrêt près d’un puit en guise de station de lavage.
À force de vibration, la vis de ma roue avant tombe et disparaît dans une grande mare pleine de boue 😟 en une seconde me voilà à l’arrêt total. En pleine campagne loin de tous magasin de vélo. Que se passe-t-il dans ces cas-là ? Soit une licorne volante vient me chercher, soit c’est la galère pour trouver chez quelqu’un un écrou de remplacement puis rouler dangereusement vers la ville. Je dois être très chanceuse parfois : une jeune femme française passait par là avec un fourgon. Incroyable ! Oui, comme une licorne volante, elle m’a déposée à la prochaine gare pour prendre le train vers Arad à 45 km où j’ai trouvé un réparateur de vélo qui m’attendait presque avec la pièce dans la main ! Génial. Tout va bien, j’ai même pu rouler encore un peu l’après-midi pour trouver un bivouac après la ville. J’étais heureuse !
La dernière nuit à Nadlak, près de la frontière, s’est passée sous l’orage où je crois que c’est la deuxième fois que j’ai eu un peu peur, je l’avoue. Un orage a éclaté vers 22h, des grosses gouttes et tout à coup le vent ! Je n’avais jamais testé ma tante sous un vent fort et elle a bien tenu. Donc me voilà rassurée, elle tient bien les gros coup de vent, c’est une bonne nouvelle.
Passée la frontière sans problème tout de suite c’est le contraste. Les maisons, les églises, les gens, les panneaux sur la route, tout à coup très différent. En bleu dès le départ, le panneau « vélo » pour piste cyclable. Super ! J’ignore jusqu’où ça va, mais je l’emprunte.
C’est assez grisant d’entrer dans un nouveau pays. Le contraste se voit de suite dès le passage de la frontière y’a pas de zone tampon. Des mots universels…
La piste cyclable finalement ne s’est jamais arrêté j’ai roulé sur 80 km de jusqu’à Szeged.
Arrivée dans cette ville aussi tout était fait pour que le vélo soit en sécurité : des carrefours exprès pour les vélos! Et le plus agréable : les gens respectent la signalisation ; on s’arrête au feu rouge et on attend et on sent bien qu’il n’y a pas intérêt à passer au feu rouge. Ça c’était très agréable.
Dans la ville, les voitures se mettent de côté pour laisser passer le vélo. C’est incroyable et comme accueil, on pouvait pas faire mieux.
J’ai pris la route pour Budapest. Une adresse à ne pas manquer : le bike-camp. Forcément dans un endroit comme ça on s’y sent à l’aise. Soirée dans la ville, très chouette ambiance.En T-shirt jusqu’à minuit des manèges, des concerts, de la musique dans la rue sur le Danube et surtout très peu de voiture pas beaucoup de bruit et beaucoup beaucoup de vélo toujours, même à minuit.
Le lendemain matin il m’est arrivé une chose assez incroyable je m’apprêtais à partir et je reçois le message d’un ami qui me demande d’aller se faire photographier avec un drapeau breton au grand marché de Budapest. Comme c’était un ami je me suis dit que j’allais le faire même si c’était pas prévu et qu’après tout je pouvais bien passer encore une matinée dans cette ville que j’avais beaucoup apprécié. Je suis allée au grand marché mais pas trouvé le personnage avec ses drapeaux tant pis et en sortant j’ai pensé ma batterie externe. Mince, oubliée au bike-camp ! J’y retourne. La personne responsable m’ouvre la porte, elle me présente ma carte nationale d’identité et me dit « on l’a trouvé dans la pelouse ce matin. » Je sais pas si vous pouvez imaginer ma surprise et ma grande émotion quand j’ai pris conscience que j’aurais pu partir sans ma CNI parce que j’ignorais complètement qu’elle était tombée! Je me serais retrouvée à la frontière autrichienne sans pièce d’identité. Ç’aurait pu être la grande catastrophe. Heureusement que j’ai pensé à revenir chercher ma batterie j’avoue j’ai un peu craqué j’ai pleuré en prenant conscience de la gravité de la chose j’ai repris un café, plus sereine en direction de l’EuroVelo 6.
La sortie de Budapest a été très très long. Le bruit des tramways, des bus partout souvent je me m’embrouille dans l’itinéraire. Deux heures pour sortir, c’était long mais au final bien heureuse de retrouver cette piste cyclable entourée de verdure. Ensuite ce fut le bonheur total c’est-à-dire une piste cyclable complètement en dehors des voies routières dans la nature, longeant le Danube avec beaucoup de bicyclettes mais tranquille pas dangereuse, avec des bancs des fontaines… fête foraine, des bars, et le soleil par-dessus tout ça. Très bel après-midi.
La grosse différence avec mon voyage de l’aller c’est qu’en restant sur EV6 le parcours est sécurisé, mais moins de découvertes, moins de rencontres…
Premier bivouac le long de cette piste cyclable tout près du Danube sur une petite plage avec toujours le feu de camp qui donne une ambiance rassurante. Demain en route pour Bratislava (Slovaquie) puis Vienne en Autriche.

