J’ai fait connaissance avec la Bulgarie en entrant par la forêt. Déjà une forêt c’est beau. Mais une forêt au printemps au mois de mai c’est magnifique. Les arbres avaient leurs feuilles toutes jeunes, en roulant sur les routes Vallone il y avait des odeurs incroyables de miel, d’aubépine, de serpolet dans les fossés. Aucune voiture sur cette route qui m’emmène tranquillement vers la Mer Noire. De suite j’ai remarqué une différence avec l’Italie, l’Albanie, la Grèce et la Turquie : aucun déchet sur le bas-côté des routes, ça faisait plaisir.
À l’entrée de chaque chemin qui pénétrait dans la forêt il y avait un panneau indicateur de la part du ministère des eaux et forets, traduit en anglais, avec la présentation de la faune, de la flore et les recommandations à tenir. Rien de tout ça dans les autres pays que j’ai traversé.
Mon premier bivouac était formidable. Au milieu de la forêt j’ai passé une nuit spéciale avec beaucoup de chouettes, toutes sortes de cris d’animaux, des biches et un renard sont passés et puis des rongeurs qui sont venus voir ce que je faisais là sûrement. En installant mon campement je me suis fait piquer par une abeille. Et savez-vous comment annuler de suite le venin de l’abeille ? Le vinaigre bien sûr est une bonne solution mais je n’en avais pas. Il faut alors allumer un briquet, garder la flamme cinq à six secondes le temps de chauffer la partie métallique puis la poser sur la piqûre en faisant attention de ne pas se brûler. L’effet du venin disparaît sous la chaleur. Le lendemain je n’avais plus rien juste un petit point rouge.
Au matin en reprenant ma route, toujours de la forêt, rien que de la forêt pendant plusieurs heures. J’avais hâte de voir un petit peu d’autres paysages de la Bulgarie. J’ai donc sorti le drone pour l’envoyer tout en haut et ainsi avoir une vue d’ensemble. Et qu'est ce que j'ai vu ? De la forêt à perte de vue ! Il m’a fallu attendre encore le lendemain pour traverser un village et voir un peu mieux les paysages.
Les abords de la Mer Noire :
Les stations balnéaires en Bulgarie sont bien différentes de celles de l’Albanie. Visiblement les bulgares aime énormément les grands châteaux avec des aquaparcs. Il y en a beaucoup, tous plus grand les uns que les autres. En revanche les bulgares ne parle pas beaucoup anglais sauf ceux qui ont un commerce, par contre ils connaissent des mots de français et ça c’est surprenant, je ne connais aucun français connaissant quelques mots bulgare. Moi-même je n’en connais aucun, j’ai appris à dire bonjour mais je ne me souviens déjà plus.
Le troisième jour j’ai été hébergé chez un bulgare qui habite Bourgasse qui avait un hôtel où il hébergeait des ukrainiens. Quand je parle d’hôtel il faut imaginer une maison de briques et de broc avec autour des genre de cabane, le sol est en terre battue avec des tôles pour le toit.
Il y avait des robinets d’eau mais c’était assez archaïque et le confort il faut l'oublier.
Un petit mot sur les ukrainiens : il s’agissait d’une jeune fille de 20 ans qui avait un bébé tout petit et un jeune homme de 18 ans et qui se retrouvaient là hébergés et nourris, mais c’est là qu’on comprend le désarroi d’être réfugié. Ils étaient là tous les deux dans un univers qu’ils ne connaissaient pas et dont ils ne connaissaient pas la langue. Plus d’école, plus d’amis, plus de parents, plus rien à faire que d'attendre. Quand on a 18 et 20 ans c’est dur, très dur.
Ici les villes, comme en Turquie, ne sont pas du tout faites pour le vélo. C’est déjà pas mal du tout que la route soit en bon état pour les voitures, alors s’il fallait en plus prévoir des pistes cyclables correctes pour les vélos ça m’a l’air compliqué.
Quittant Burgas je suis allée à Varna. C’est la troisième plus grande ville du pays. Une belle ville, avec de grandes allées piétonnes et une très belle église avec des dômes dorés. Pour traverser les grands boulevards il y avait des souterrains piétons comme il existe souvent dans les grandes villes, et des ascenseurs pour les personnes à mobilité réduite. Malheureusement ils ne fonctionnaient pas, obligée de descendre tout le barda du vélo à la main c’était vraiment pas simple, voilà pourquoi je n’aime pas tellement entrer dans les villes avec mon vélo chargé.
Sur le long de la Mer Noire c’est surtout de grands hôtels qui semblent luxueux et très peu de villages. Ou alors des villages vacances où toutes les maisons sont identiques, et toujours ces slogans publicitaires avec l’idée des vacances parfaites en famille, et toujours beaucoup de toboggans et parcs d’attraction.
Je suis allé faire un petit tour à la gare de Varna, pour une grande ville c’était une petite gare. Si je voulais prendre un train ça n’aurait pas été facile, rien n'est traduit !
Côté gastronomie je n’ai pas remarqué de choses particulières, sauf que on y mange plutôt bien. Dans les restaurants où j’ai pu aller j’avais une belle assiette avec une viande grillée, des légumes et des frites à toujours faite maison. Pour un plat et une boisson j'en avait pour 7 à 12€.
Par compte pas de dessert, les bulgares ne sont pas desserts du tout. Les seuls que l’on m’a proposés c’était du lait sucré ou avec de la confiture si j’ai bien compris, c'était assez curieux !
Ma dernière nuit en Bulgarie aura été très agréable, c’était un bivouac près de la Mer Noire avec de très belles pierres blanches et toujours beaucoup de forêts en partant de la mer.
Les gens que j’ai rencontré ont été agréables mais peut-être moins accueillants que les Grecs, moins curieux et très sportif par contre. Lors de ces quatre jours passés en Bulgarie j’ai été contrôlée trois fois le premier jour et deux fois le deuxième jour pour vérifier ma carte d'identité. Le dernier jour des policiers se sont inquiétés de savoir ce que je faisais là, sûrement à cause du gros vélo, et quand je sortais le drone ça les inquiétait. Mais rien d’alarmant tout s’est bien passé. Le troisième jour j’ai suivi un chemin de VTT. Je n’avais pas fait assez attention à ce chemin en préparant mon itinéraire, c’était une erreur de ma part ce chemin a été très difficile. J’ai mis trois heures pour faire 12 km et je suis tombée, c’était ma première grosse chute... Les sacoches ont amorti le vélo et l'ont protégé mais moi je me suis généreusement étalée sur les rochers. Un peu de désinfectant, des pansements, du repos et je suis repartie en continuant à pied. Beaucoup de bergers sur ce chemin avec des chèvres, des vaches et des chiens qui vous court après. Le chemin était difficile mais les paysages étaient différents, et puis si je ne faisais que de la route mon voyage serait monotone !













